Visite au Verger du Grand Morin



Sabine et Jeanne ont organisé le dimanche 17 avril une randonnée de quelques kilomètres dont le but était d’aller rendre visite à Bernard, notre producteur de pommes et poires à Dammartin-sur-Tigeaux (dont il est le maire !). Dix amapiens et deux enfants se sont retrouvés à la gare de l’Est, direction Coulommiers à 10h20. Nous sommes descendus à Mortcerf pour prendre le GR1 le long de la voie ferrée. Nous sommes arrivés vers 13h45 auverger du Gd Morin où Bernard est venu nous retrouver avec le café.


Le Verger du Grand Morin

Bernard est céréalier de profession installé au Grand Morin depuis 1981 et de parents également agriculteurs (comme ses frères). En 1998 il décide de planter une parcelle d’arbres fruitiers : poiriers, pommiers et de fruits à noyau (prunes, mirabelles, pêches…).

Le verger est certifié Bio depuis 2009. Actuellement les parcelles céréalières voisines des fruitiers sur le versant nord sont en cours de conversion bio (la conversion dure minimum 3 années).

Les lignes d’arbres sont orientées selon un axe nord-sud afin de bénéficier d’un ensoleillement maximum. Une partie des lignes est équipée de filets anti-grêles déroulés de mai à la récolte. D’après Bernard ces filets pourraient atténuer la luminosité et affecter lemûrissement ce qui peut être préjudiciable lors d’une météo peu estivale mais ils sont aussi efficaces lors d’épisodes grêleux.











La taille des pommiers est effectuée chaque année selon une coupe en croix de Saint André, les branches sont tombantes afin de favoriser la cueillette. Les poiriers sont aussi taillés, ont un port différent, caractérisé par la verticale. Les arbres à noyau sont taillés en forme de coupe, seuls les mirabelliers échappent à la serpette du tailleur. Bernard évoque le savoir-faire de ses voisins arboriculteurs depuis plusieurs générations et tente de nous expliquer qu’il faut distinguer la taille dont l’intention est de renouveler les branches de l’arbre et ainsi pérenniser la fructification au cours de l’année, de la taille régulière dont la vocation est le maintien de la forme de l’arbre et ainsi favoriser la cueillette annuelle.


Quelques chiffres : 30 tonnes de pommes/poires récoltées pour 1066 arbres soit 28 kg/arbre ~ 160-200 pommes/arbre. Plusieurs variétés de pommes : Jonagored, Elstar (ces 2 variétés étant à chair tendre), Goldrush, Primgold, Gala, Fuji … avec des périodes de récoltes différentes et également plusieurs de poires : Comice, Conférence, Comtesse de Paris…Les Fuji sont récoltées en octobre et les Goldrush en novembre.


La présentation lors d’une déambulation au travers du verger lui permet de se rendre compte que certaines variétés de pommiers ont peu de boutons floraux. D’autre part Bernard nous montre que certains ravageurs se sont déjà installés (petite chenille du pommier) et que leur présence peut affecter la récolte. Bernard nous explique que pour le moment et malgré les débuts des floraisons il existe toujours une incertitude sur la récolte. Il faut attendre la chute physiologique en juillet, l’arbre se débarrasse naturellement de l’excédent de fruits qu’il ne pourra mener au bout. En plus des ravageurs, Bernard nous parle de la tavelure du pommier, un champignon, et qui oblige à nettoyer au pied des arbres (feuilles mortes… pour éviter que les sporulations ne remontent jusqu’aux arbres). La floraison des poiriers est quant à elle bien plus avancée (ce qui est normal) et Bernard pense que cette année les poiriers devraient produire plus (cycle du poirier) et qu’il sera en mesure de nous proposer des poires pour la prochaine saison.



Outre le verger, les parcelles adjacentes produisent des féveroles, une protéagineuse (à l’ouest du verger), du triticale, une céréale pour l’alimentation animale et l’année précédente ces mêmes parcelles ont produit du chanvre, la fibre étant utilisée dans l’industrie et l’isolation et les graines dans l’industrie pharmaceutique. Bernard précise que le chanvre bio permet d’augmenter sa valeur sur le marché pharmaceutique. La rotation des cultures permet les apports azotés d’une année sur l’autre à la terre, au lieu et place des engrais désormais non utilisés sur ces parcelles. Ainsi lors de la culture, la fèverole fixe l'azote contenu dans l'air et le stocke dans ses racines favorisant ainsi l'enrichissement du sol. Bernard indique que les cultures bio évidemment favorisent l’arrivée des adventices et qu’il faut rester vigilant pour éviter d’être débordé quitte à éliminer les herbes manuellement. Le fait de ne plus traiter ses parcelles diminue les rendements de 40% qui sont compensés par un prix plus élevé de la production biologique vendue.

L’équipe

Le verger du Gd Morin emploie un salarié à temps plein et un à mi-temps, ainsi qu’un apprenti. Plusieurs saisonniers renforcent l’équipe à partir du 20 août et jusqu’à la fin de la récolte (novembre).
Fonctionnement Les fruits sont répartis comme suit : 1/3 à la cueillette (ouverture mi-aout) et 2/3 aux Amaps. Bernard livre au total 16 Amaps et il lui est arrivé de livrer ponctuellement sur demande une Amap à St Maur. Il a également fourni des magasins bio.

Saison 2016-2017

Bernard souhaite que l’on atteigne une quantité de 100kg (contrat précédent à 80Kg) et ajoute que les prix des pommes et poires seront augmentés à la prochaine saison. Selon la récolte et donc les quantités il préfère que le facteur d’ajustement soit le nombre de livraison plutôt que les quantités livrées quitte à terminer la saison plus tôt. Il pourra se faire une idée des quantités seulement à partir de la fin juillet (après la chute physiologique). Les poires ont une durée de conservation plus courte et seront disponibles jusqu’aux fêtes de fin d’année, à priori.

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